« Vous êtes notre avant-garde dans cette bataille de ce qu'on appelle désormais les "narratifs" pour veiller à l'image de la France et à notre culture » déclare Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères (MEAE), à l’occasion des Journées du réseau de coopération et d’influence à Paris le 21 juillet 2022. La ministre s’adresse aux agents du réseau culturel et cette approche « offensive » du MEAE s’intègre dans une doctrine affirmée de volonté d’influence culturelle hors de nos frontières. Le livre semble être naturellement un des meilleurs moyens pour cette « bataille » des idées. C’est pourquoi la ministre « demande une mobilisation générale à l’ensemble du réseau » dans le secteur des industries culturelles et créatives et notamment pour le livre. Quels sont dès lors les dispositifs mis en œuvre par la France pour aider le secteur du livre à l’étranger ? Quel est le rôle de l’Institut français (Paris), du réseau culturel, de ses agents en charge de la coopération dans ce secteur et celui du débat d’idées et notamment en Grèce ? Et celui des libraires françaises, des éditeurs, du Centre national du livre (CNL) ou encore du Bureau international de l’édition française (BIEF) par exemple ? Nous tenterons d’apporter des éléments de réflexion à ces questions dans le cadre de ce qu’il convient d’appeler des « guerres d’influence » (Charillon, 2022).