Axe 2 : Territoire(s)

L’axe Territoire fédère les travaux scientifiques qui s’intéressent aux évolutions, transformations et mutations que connaissent les territoires, notamment dans les politiques publiques, à la fois dans leur dimension traditionnelle (matérielle ou géographique) et immatérielles.

Le territoire constitue une notion centrale des sciences sociales, au carrefour de la géographie, du droit, de la science politique et de la sociologie. Les recherches menées au sein de l’IDETCOM étudient les réalités sociales, économiques, politiques et juridiques, qu’induit le concept de territoire, en permettant le croisement d’approches disciplinaires et pluridisciplinaires.

Elles analysent en premier lieu les implications du concept de territoire en tant qu’élément constitutif de l’Etat, son assise géographique, qui détermine le champ d’exercice de ses compétences. Sont approfondies les politiques territoriales de l’Etat, le pouvoir et le contrôle qu’il exerce sur les espaces (la souveraineté, les mécanismes d’appropriation et de propriété, la domanialité, la territorialisation de l’action), ou encore les questions de délimitations (frontières, découpages administratifs). Le territoire n’est pas uniquement étatique. Il constitue un cadre d’action des collectivités territoriales et des politiques publiques destinées à soutenir le développement des « territoires ». Une étude est particulièrement menée sur l’évolution des politiques publiques de sécurité, la territorialisation des politiques de lutte contre l’insécurité (police municipale, police de proximité, etc.) ainsi que leur reconfiguration contemporaine (territoires intelligents, nouvelles configurations de la délinquance du fait des nouvelles technologies).
Les recherches portent aussi sur l’ingénierie territoriale, les interactions et les rapports entre les acteurs des territoires (Etat, collectivités territoriales, et leurs compétences respectives, mais aussi les associations, etc.), les questions d’aménagement du territoire.

L’IDETCOM étudie en outre les différents instruments juridiques disponibles dans les territoires (parmi lesquels les modes d’exploitation des biens publics, les contrats, la fiscalité), ainsi que les enjeux démocratiques liés à la place du citoyen dans la décision publique (développement de nouvelles formes de citoyenneté, droits des administrés, droits du public dans leurs relations avec les administrations), question devenue centrale dans les politiques territoriales.

Les travaux sont enfin consacrés à la réforme de l’Etat (et de son organisation), aux délimitations alternatives, aux réalités économiques et sociales qui dépassent les territoires (globalisation, déterritorialisation, liées par exemple au numérique), à la dialectique du global et du local, à la fonctionnalisation des territoires développée dans les politiques contemporaines (zones, cartes, schémas, etc.), aux inégalités territoriales (désertification, accessibilité des services publics), à la fragmentation territoriale, à la différenciation fiscale, budgétaire ou institutionnelle, au développement d’espaces sociaux et de solidarités alternatives.