A mesure que les crises environnementales se développent et que leurs effets se font de plus en plus concret, elles ont de plus en plus données lieux à une problématisation en termes de sécurité, comme risques biotiques et abiotiques, comme incertitudes et inégalités dans l’accès aux ressources, ou comme un caractère criminel, criminogène, ou les deux, de ces crises.

La variété de ces problèmes et leur ubiquité, et la multiplicité des acteur.ice.s impliqué dans leur gouvernement, laisse immédiatement à voir la complexité des processus politiques construits tentativement pour leur faire face. Si une vaste palette de politiques publiques, d’organisations, d’outils est discutée et parfois déployée, nombre de ces mesures sont l’objet de conflits parfois intenses. Au centre de ceux-ci : la délimitation de périmètres d’actions légitimes des différents acteurs ; la désignation des acteurs légitimes à agir sur le problème ; la définition de la nature des risques, incertitudes et désordres à traiter ; l’établissement des catégories permettant d’entendre et de formuler ces problèmes.

Dans le cadre de cette demi-journée de discussion, nous proposons d’aborder la sécurité environnementale comme un type de problèmes publics dont la définition se fait au travers de pratiques des acteur.ice.s exerçant du pouvoir sur l’environnement, à tous les niveaux politiques, administratifs, économiques et sociaux par la mobilisation de registres relatif à l’incertitude, le risque, l’ordre. L’étude de ces pratiques, ainsi que celle des processus dans lesquels elles ont émergés, et de leur rapport les unes aux autres, nous renseigne ultimement sur les gagnants et perdants des politiques publiques de sécurité environnementales présentes et à venir.