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Culture, violence et incommunication - La culture, malgré tout. Appel à article
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Culture, violence et incommunication - La culture, malgré tout. Appel à article
le 6 juin 2025
A envoyer avant le 30 juin 2025
Articles à paraître dans HERMÈS, LA REVUE – NUMÉRO 97 (2026)
Culture, violence et incommunication - La culture, malgré tout
La multiplication des conflits et des tensions géopolitiques (Ukraine, Gaza, Chine, Sahel, politique étrangère américaine, etc.) sont révélateurs de la violence actuelle du contenu des échanges internationaux. Alors que la culture est depuis des décennies considérée comme un facteur de communication et d’intercompréhension entre les peuples et entre les nations, le bouleversement de l’ordre mondial, dû en grande partie à l’affrontement de modèles culturels qui veulent imposer leur vision et s’assurer de leur domination, oblige en remettre en question ce présupposé. Ne s’agit-il pas en réalité d’un énorme malentendu ?
Toute communication se caractérise désormais, de plus en plus, par un caractère stratégique : propagande, désinformation et guerre de l’information (Colon, 2023) se multiplient. Nous assistons à des « guerres de l’information à l’ère numérique » (Marangé, Quessard, 2021), à des « guerres d’influences » (Charillon, 2022) et à une « guerre cognitive » (Claverie, 2024) avec en toile de fond « l’heure des prédateurs » (Empoli, 2025) qui a sonné. S’il existe bien des moments d’une culture émancipatrice, notamment dans la tradition des Lumières, que l’on pourrait qualifier de « moments UNESCO », les conflits et tensions auxquels nous assistons mettent à mal cette conception, probablement naïve, des échanges culturels initiés ou non par les États dans un objectif de meilleure communication.
Est-il toujours crédible de percevoir ces échanges comme des sources d’intercompréhension à l’échelle mondiale ? Cette position est-elle encore audible dans le contexte de la situation internationale que nous traversons, même dans une perspective historique ? C’est ce que ce numéro souhaite interroger.
La culture ne produit-elle pas en réalité violence et acommunication : culture partout et dialogue impossible ? Ou l’incommunication comme ouverture à la discussion et à la négociation permet-elle toujours d’amortir en partie et de retarder les effets de ces soubresauts et in fine les guerres ? Les échanges culturels peuvent-ils véritablement créer de l’espoir ? Et l’incommunication par la culture est-elle une condition de cet espoir ? La culture constitue-t-elle alors une réponse au désordre et au chaos ? Alors que les éléments de langage semblent épuisés, les politiques publiques de la culture sont alors à interroger. Doit-on toujours penser une résistance par la culture ? Comment les artistes aux États-Unis vont-
ils réagir ; que peuvent nous dire les créateurs ? Ce numéro souhaite intégrer la parole et l'analyse d’acteurs pour tenter de comprendre ce que peut être la ou les réponses des créateurs et des responsables culturels dans le cadre des échanges culturels, nationaux ou internationaux.
Comme éléments de réponse à ces questions, il est prévu de décrire ces situations d’affrontement, d’exposer les problèmes et de de tenter une analyse des échanges culturels mis œuvre depuis des décennies avec la négociation et la prise en compte de l’autre comme corolaires. Les crédits de Voice of America sont remis en cause, les visions du monde entre la Chine, les BRICS et l’Occident s’opposent, plusieurs pays du continent africain ne souhaitent plus appartenir à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Ne nous
sommes-nous pas, dès lors, fourvoyés dans nos analyses du rapport culture/communication dans la mondialisation ? L’intérêt et les apports des échanges culturels sont-ils un doux et naïf rêve, la promotion hypocrite d’un discours fantasmé ? Ou bien ces échanges culturels sont-ils, malgré tout, un pari nécessaire à tenter et l’incommunication est-elle toujours un espoir ?
Toute communication se caractérise désormais, de plus en plus, par un caractère stratégique : propagande, désinformation et guerre de l’information (Colon, 2023) se multiplient. Nous assistons à des « guerres de l’information à l’ère numérique » (Marangé, Quessard, 2021), à des « guerres d’influences » (Charillon, 2022) et à une « guerre cognitive » (Claverie, 2024) avec en toile de fond « l’heure des prédateurs » (Empoli, 2025) qui a sonné. S’il existe bien des moments d’une culture émancipatrice, notamment dans la tradition des Lumières, que l’on pourrait qualifier de « moments UNESCO », les conflits et tensions auxquels nous assistons mettent à mal cette conception, probablement naïve, des échanges culturels initiés ou non par les États dans un objectif de meilleure communication.
Est-il toujours crédible de percevoir ces échanges comme des sources d’intercompréhension à l’échelle mondiale ? Cette position est-elle encore audible dans le contexte de la situation internationale que nous traversons, même dans une perspective historique ? C’est ce que ce numéro souhaite interroger.
La culture ne produit-elle pas en réalité violence et acommunication : culture partout et dialogue impossible ? Ou l’incommunication comme ouverture à la discussion et à la négociation permet-elle toujours d’amortir en partie et de retarder les effets de ces soubresauts et in fine les guerres ? Les échanges culturels peuvent-ils véritablement créer de l’espoir ? Et l’incommunication par la culture est-elle une condition de cet espoir ? La culture constitue-t-elle alors une réponse au désordre et au chaos ? Alors que les éléments de langage semblent épuisés, les politiques publiques de la culture sont alors à interroger. Doit-on toujours penser une résistance par la culture ? Comment les artistes aux États-Unis vont-
ils réagir ; que peuvent nous dire les créateurs ? Ce numéro souhaite intégrer la parole et l'analyse d’acteurs pour tenter de comprendre ce que peut être la ou les réponses des créateurs et des responsables culturels dans le cadre des échanges culturels, nationaux ou internationaux.
Comme éléments de réponse à ces questions, il est prévu de décrire ces situations d’affrontement, d’exposer les problèmes et de de tenter une analyse des échanges culturels mis œuvre depuis des décennies avec la négociation et la prise en compte de l’autre comme corolaires. Les crédits de Voice of America sont remis en cause, les visions du monde entre la Chine, les BRICS et l’Occident s’opposent, plusieurs pays du continent africain ne souhaitent plus appartenir à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Ne nous
sommes-nous pas, dès lors, fourvoyés dans nos analyses du rapport culture/communication dans la mondialisation ? L’intérêt et les apports des échanges culturels sont-ils un doux et naïf rêve, la promotion hypocrite d’un discours fantasmé ? Ou bien ces échanges culturels sont-ils, malgré tout, un pari nécessaire à tenter et l’incommunication est-elle toujours un espoir ?
Modalités
• Propositions d’articles (problématiques, biographie et références bibliographiques synthétiques) à envoyer avant le 30 juin 2025
• Articles retenus à envoyer avant le 15 octobre 2025
• Articles de 15 000 signes espaces compris, avec intertitres, biographie synthétique et biographie
• Publication de la revue à la fin de premier semestre 2026
• Articles retenus à envoyer avant le 15 octobre 2025
• Articles de 15 000 signes espaces compris, avec intertitres, biographie synthétique et biographie
• Publication de la revue à la fin de premier semestre 2026
Contacts
• Coordinateurs :
• Nicolas Peyre, nicolas.peyre@ut-capitole.fr
• Gilles Rouet, gilles.rouet@uvsq.fr
• Superviseur : Yohann Turbet Delof, yohann.turbet-delof@sorbonne-nouvelle.fr
Consulter l'appel à articles
• Nicolas Peyre, nicolas.peyre@ut-capitole.fr
• Gilles Rouet, gilles.rouet@uvsq.fr
• Superviseur : Yohann Turbet Delof, yohann.turbet-delof@sorbonne-nouvelle.fr
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