Proposer une réflexion historienne sur les cent dernières années de l’action culturelle extérieure de la France se révèle d’autant plus nécessaire qu’une telle entreprise, sur un temps aussi long, n’a guère été réalisée depuis les ouvrages pionniers de Suzanne Balous et du diplomate-essayiste Albert Salon, à l’exception du livre dirigé par François Chaubet (mais sur la période 1980-2000) et de celui d’Alain Lombard sur le « modèle français ». On peut également citer des publications de type « manuel » d’universitaires-diplomates, centrées principalement sur une approche institutionnelle ou commémorative, sans oublier quelques ouvrages collectifs qui abordent parfois ce sujet. Or, l’historiographie des relations culturelles extérieures ne cesse de gonfler, et le recours, parfois assez inflationniste, à la notion de soft power gagne de plus en plus les sphères médiatique et politique : plus que jamais, la culture, la valorisation surtout des identités collectives, comptent dans le fonctionnement et la compréhension des relations internationales. Un nouveau bilan d’étape a paru nécessaire.

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